Mon Jan 06
Le syndrome de l’imposture : pourquoi les femmes se sentent-elles encore illégitimes au travail ?
2025-01-03 IDOPRESS
DOUBLE TOUCH / PHOTONONSTOP « Je ne sais pas faire. Je ne suis pas bonne. Je ne vais pas y arriver. Ils vont tous voir que je suis une quiche,que je ne suis pas à la hauteur. » A trois jours d’envoyer sa réponse à un appel d’offres,Nathalie,42 ans,angoisse à l’idée de devoir exposer le résultat de son travail,devant collègues et clients. Voilà pourtant vingt et un ans que cette directrice conseil en agence de communication répond à un bon paquet de requêtes similaires,et toujours avec succès. Mais rien n’y fait : à chaque dossier important,avec des centaines de milliers d’euros à la clé,ces phrases la tiennent éveillée la nuit,tournant en boucle comme une ritournelle obsédante,tandis que ses slides se mettent à défiler dans sa tête.
Nathalie se dévalorise alors qu’elle n’a,objectivement,aucune raison de douter de ses compétences : dernièrement,cette mère hyperactive a même été approchée par une agence parisienne qui l’a toujours fait rêver,mais elle a préféré décliner et rester dans la sienne. Mais là aussi : « Rien que de m’entendre me présenter comme directrice conseil de mon agence… C’est pourtant factuel,mais j’ai l’impression que c’est faux »,lâche,en rougissant,l’énergique quadragénaire aux fins cheveux blonds. « J’ai l’impression que ce n’est pas moi et que j’enrobe mon parcours »,précise celle qui attribue ses réussites,au travail de « [s]on équipe ».
Il vous reste 92.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.