L’accord de libre échange UE-Mercosur, dont la signature est imminente, concentre la colère des agriculteurs qui manifestent

2024-12-06     HaiPress

A l’appel du syndicat agricole français Coordination rurale,des agriculteurs belges et français manifestent contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur,en bloquant la frontière franco-belge,entre Hensies (Hainaut) et Crespin (Nord),le 5 décembre 2024. FRANCOIS LO PRESTI/AFP Alors que la signature d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine,Bolivie,Brésil,Paraguay et Uruguay) semble imminente,le sujet est plus que jamais au cœur des mobilisations des agriculteurs. Tour à tour,les syndicats agricoles de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale ont organisé des actions,jeudi 5 décembre,jour de l’ouverture,à Montevideo,la capitale de l’Uruguay,d’un sommet du Marché commun du Sud qui pourrait être décisif.

« Traders,tremblez,les paysans reprennent leur blé »,ou encore « des prix rémunérateurs plutôt que des traders » : c’était deux des slogans des agriculteurs de la Confédération paysanne venus manifester devant le Grand Palais,à Paris,où se tenait une réunion européenne de grands acteurs du commerce des céréales. Une centaine de manifestants ont déposé des bottes de paille devant l’entrée du bâtiment. Certains ont ravi des pancartes « Syngenta » (fabricant sino-suisse de pesticides et de semences) et « InVivo » (géant français du négoce de grains). « La bouffe à pas cher,c’est le·a paysan·ne qu’on enterre »,brandissait un agriculteur sur une pancarte.

L’occasion pour eux de dénoncer l’accord avec le Mercosur,mais aussi tous les accords de libre-échange et,plus généralement,la dérégulation des marchés agricoles. « Nous recentrons le débat sur la spéculation sur les marchés mondiaux qui mettent en concurrence les paysan·nes du monde entier. C’est bien ce système économique injuste qu’il faut remettre en cause pour la rémunération des paysan·nes,pour que le rôle nourricier de l’agriculture soit reconnu à sa juste valeur,dans le respect de la souveraineté alimentaire des peuples »,souligne la Confédération paysanne,dans un communiqué publié jeudi suite à la manifestation.

Position plus nuancée de la FNSEA

Le syndicat,qui affirme ne pas être opposé au commerce,à condition qu’il soit équitable,a listé ses demandes adressées aux décideurs politiques : « La sortie des accords de libre-échange,l’interdiction d’achat de nos produits en dessous de notre prix de revient,l’établissement de prix minimum d’entrée à l’importation,pour neutraliser la concurrence déloyale et stopper la course au moins-disant social et environnemental,ou encore la remise en place d’outils de régulation des marchés. »

La Coordination rurale,avait,elle,décidé de se mobiliser en lien avec des agriculteurs belges pour manifester dès mercredi soir. Ils ont mené des opérations de contrôle sur les routes dans le Pas-de-Calais,les Ardennes et le Nord et ont provoqué,jeudi,la fermeture de l’autoroute A2 entre Lille et Bruxelles. Ils souhaitaient dénoncer l’accord de libre-échange avec le Mercosur et la concurrence déloyale de certaines importations agricoles qui plombent le revenu des agriculteurs.

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