Wed Jun 11
Derrière la grave pénurie française de médicaments psychotropes, une défaillance industrielle
2025-06-10
IDOPRESS
COLCANOPA « C’est allé crescendo. D’abord une première molécule,puis une deuxième,et une troisième… » Au comptoir de sa petite officine,installée dans le centre-ville d’Aurillac,Christophe Nouvel fait le décompte des psychotropes qui manquent à l’appel dans ses tiroirs. « Aucune livraison de venlafaxine depuis quatre semaines,pareil pour le sel de lithium. Quant à la sertraline,on en reçoit au compte-goutte,une à deux boîtes de 25 milligrammes tous les trois jours,mais rien depuis février au format de 50 milligrammes,une référence dont on dispense habituellement une trentaine de boîtes par mois »,constate-t-il,dépité.
Quétiapine,sertraline,venlafaxine,sel de lithium… Le pharmacien du Cantal n’est pas le seul à subir cette disette qui affecte sans discontinuer le pays depuis plusieurs mois,alors que,hasard infortuné du calendrier,la santé mentale a été labellisée « grande cause nationale » pour l’année 2025 par le gouvernement. Au 30 mai,55 % des officines du territoire disposaient de moins d’un jour de stock de sertraline 25 mg,l’un des dosages les plus couramment prescrits pour cet antidépresseur,51 % dans le cas de la venlafaxine 75 mg,et 59 % pour la venlafaxine 37,5 mg,selon des données fournies par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Un phénomène qui touche spécifiquement la France.
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