Wed Dec 25
Un antifasciste albanais, installé en France, sous la menace d’une procédure judiciaire hongroise
2024-12-18 IDOPRESS
Surtout,ne pas paraître isolé. Avant son audience,mercredi 18 décembre à 14 heures,devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris,à l’occasion de laquelle ses avocats vont demander sa remise en liberté,les camarades de l’antifasciste albanais,Rexhino Abazaj – surnommé « Gino » dans le milieu militant – veulent montrer tous les soutiens dont ils bénéficient. Leur ami,âgé de 32 ans et installé en France,est sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par la Hongrie. Il a été arrêté le 12 novembre en région parisienne par une équipe de la sous-direction antiterroriste. On lui reproche des violences commises en 2023 à Budapest.
Pas question,pour l’entourage du militant,de laisser faire. Une pétition a été publiée mardi 17 décembre sur le site de Mediapart ainsi que sur celui de L’Obs signée par 300 personnalités. On y retrouve,pêle-mêle,plusieurs parlementaires de gauche,le philosophe Etienne Balibar,l’ancienne magistrate et ex-candidate écologiste à l’élection présidentielle de 2012 Eva Joly,l’avocat Arié Alimi,les écrivains Laurent Binet,Annie Ernaux et Sorj Chalandon,le cinéaste Robert Guédiguian mais aussi des personnalités plus polémiques comme la militante « décoloniale » Houria Bouteldja. La semaine précédente,c’est lors d’une conférence de presse tenue au Parlement européen que ses avocats,Me Laurent Pasquet-Marinacce et Me Youri Krassoulia,ont voulu faire connaître la situation de leur client.
La justice magyare reproche à Rexhino Abazaj sa participation à des violences contre des militants d’extrême droite,le 11 février 2023. Ce jour-là est traditionnellement celui d’un rassemblement néonazi à Budapest,appelé « Jour de l’honneur ». Cette manifestation entend célébrer la mémoire des SS et de leurs collaborateurs locaux. Des militants antifascistes ont organisé une contre-manifestation,durant laquelle des violences ont éclaté entre militants des deux bords.